LES BASES DU MONDE NOUVEAU

 

8 — LA GRANDE-BRETAGNE


8. La Grande-Bretagne a évidemment l'occasion de jouer un grand rôle dans le plan mondial, aussi bien en tant que puissance mondiale qu'en tant que "puissance qui va vers la Justice". De quelle façon peut-elle utiliser au mieux cette occasion ? Comment jugerons-nous son attitude envers l'Inde ?


LA FRATERNITÉ EN PREMIER LIEU


La couronne d'un Empire mondial est suspendue aujourd'hui au-dessus de la tête de la Grande-Bretagne. Celle-ci sera-t-elle assez puissante pour la tâche qui lui est offerte ? Réussira-t-elle à modeler un Empire mondial qui ne mette pas le monde en esclavage mais qui sera un aide, un instructeur, un soutien, un guide qui conduira vers une civilisation plus noble ; comprendra-t-elle que le fardeau d'un Empire, s'il est pour une part un fardeau de gloire est, pour une autre part, un fardeau de responsabilités, un dépôt qui lui est confié, un devoir impérial que Dieu peut offrir à une nation du monde mais qu'il ne permettra à cette nation de garder que si elle accomplit dignement la tâche qui lui a été confiée et en porte noblement et loyalement les responsabilités ?
Le danger qui peut menacer cet Empire naissant ne proviendra jamais d'une défaite guerrière. Ce [94] danger surgira si les faibles ne sont pas protégés avec justice et si la Justice et le Droit ne suivent pas l'extension de la maitrise britannique.
De nos jours, un peuple vraiment impérial doit placer au premier plan de sa politique le devoir de fraternité humaine qui enseigne que la loi, pour les nations comme pour les individus, est de ne pas faire à autrui ce que l'on ne voudrait pas qu'autrui vous fît. Le peuple qui prendrait le sceptre de l'Empire devrait voir où sa présence est nécessaire pour guider, aider, protéger ; les devoirs d'un Empire varient selon les peuples qu'il régit et la civilisation qu'il conquiert. On ne peut traiter un Empire ancien et une civilisation telle que celle de l'Inde de la même façon que l'on traiterait des peuples sauvages ou des nations barbares.
Que savez-vous de votre Empire indien ? Que savez-vous des questions qui sont des questions de vie ou de mort pour trois cent millions d'êtres humains (1) que vous gouvernez de façon despotique ? Que savez-vous des causes des famines qui, depuis cinq ans, ont dévasté cette magnifique Dépendance et ont désespéré ceux qui tentent d'y remédier, lorsque le remède arrive trop tard ? Le rôle d'un peuple impérial n'est pas de laisser se produire des famines répétées en essayant seulement d'y porter remède. Remédier est bien lorsque la famine règne déjà, mais le devoir d'une race impériale est de déceler les causes et les raisons de ce mal pour tenter de l'éviter au lieu d'apporter, trop tard, un remède qui empêche tout juste des millions de squelettes de s'effondrer complètement dans la poussière de la mort. [95]


L'OCCASION QUI EST OFFERTE À LA GRANDE-BRETAGNE


Les erreurs commises dans l'Inde… sont dues en majorité au fait que vous n'avez pas encore acquis cette vue impériale qui permet de régir une nation selon des règles adaptées à son caractère et non selon des règles adaptées à celui de la nation gouvernante. Vous avez affaire, dans l'Inde, à une civilisation beaucoup plus ancienne que la vôtre et qui est adaptée au génie national. Il vous faut vivre parmi des traditions enracinées dans les coeurs et dans la vie de la population et c'est folie que de vouloir ignorer ces traditions, de les outrager, de les insulter. Puisque vous avez affaire à une nation hautement civilisée, apprenez à la gouverner conformément à ses traditions et non pas conformément aux vôtres ; adaptez-vous à l'état de choses qui s'y est développé à travers les âges et ne lui imposez pas des conditions d'existence qui, bien que conformes à vos idées, sont complètement étrangères aux siennes.
Il faut dire aussi que l'Inde n'est pas considérée comme une partie de l'Empire, mais comme un lieu d'exil. L'on n'y va pas pour s'y constituer un foyer, ni avec l'idée d'aimer les gens avec lesquels on sera appelé à vivre, ni pour sympathiser avec eux. On y va pour gagner de l'argent et on attend impatiemment le moment où l'on pourra rentrer "à la maison" pour y dépenser cet argent. L'Inde n'est pas gouvernée pour le bien ou la prospérité de sa population, mais plutôt pour le bénéfice de ses conquérants et ses enfants sont traités comme ceux d'une race conquise.
Il faudrait prendre conseil de certains des membres [96] de l'élite indienne, de ces hommes qui connaissent leur pays et dont les qualités remarquables d'administrateurs ont été éprouvées ; leur avis devrait être écouté en ce qui concerne les questions intéressant leurs concitoyens (82).
(Le paragraphe suivant se réfère au refus opposé par la Grande-Bretagne à l'offre d'engagements volontaires présentée par les hommes de classes indiennes cultivées lors de la déclaration de la guerre de 1914-1918.)
L'on serait presque amené à désespérer en face de l'aveuglement dont la Grande-Bretagne fait preuve vis-à-vis de l'Inde et auquel vient s'ajouter la vaniteuse certitude de sa perfection dans l'art du gouvernement. L'Anglais fait preuve, en matière de colonisation, de beaucoup plus d'aptitudes que le Français ; mais le Français lui est bien supérieur (et il n'est en cela surclassé que par le Russe) dans l'art d'établir un contact avec les races de couleur qui sont civilisées. Jamais les Anglais n'ont eu, comme pendant cette guerre, l'occasion d'atteindre le coeur de l'Inde et ils l'ont stupidement rejetée. Ils avaient, auparavant, gagné la tête de l'Inde ; mais ils n'ont jamais touché son coeur. L'occasion suprême s'en est présentée, et ils s'y sont montrés aveugles. La seule chose qu'ils sachent dire est : "Quelle partie du fardeau de la guerre pouvons-nous rejeter sur l'Inde ?" Et c'est là une chose très grave, car l'élan généreux de l'Inde a été brisé net (54).
Gouverner un pays tel que l'Inde avec un parlement installé à Londres est chose pratiquement impossible. C'est un instrument trop maladroit pour régir un tel peuple. Mais si l'on voulait instituer dans l'Inde un grand Conseil, composé de membres choisis parmi les plus sages et les plus éclairés de ce pays ; si l'on prenait l'avis des meilleurs administrateurs d'États [97] indiens, Indiens eux-mêmes ; si l'on faisait place, dans ce Conseil, à ses grands feudataires ; si ce Conseil, dans lequel siègeraient les hommes les plus sages et les plus nobles de l'Inde, s'assemblait autour du Vice-roi, qui devrait devoir sa charge non à ses services politiques mais à sa connaissance et à sa compréhension de l'Inde – ou mieux encore si la vice-royauté était remise à un prince de la maison impériale – si on laissait ce vice-roi à son poste pendant un laps de temps assez long pour lui permettre de travailler sans précipitation et avoir pour seul but de "faire quelque chose" ; oui, si toutes ces mesures étaient prises, on verrait l'espoir se lever sur l'horizon de l'Inde. Mais cela ne peut être réalisé que si l'on comprend les sentiments indiens et non si on les ignore, que si l'on essaye de sympathiser avec les coutumes indiennes au lieu de les mépriser. Telles sont les données dans lesquelles réside le salut de l'Inde et, également, celui de l'Angleterre (83)…
L'occasion est offerte à la Grande-Bretagne de se placer en Asie, comme elle le fait en Europe, du côté de la Liberté et de la Justice. Son destin final dépend de sa renonciation à cette idée, qui représente le crime le plus grand contre la Fraternité, et qui est qu'un homme, parce que sa peau est colorée, doit être privé de son droit à la liberté et de son droit à gouverner son propre pays. Et les Dieux supérieurs traiteront la Grande-Bretagne de la même façon que la Grande-Bretagne traite l'Inde (84).


LA GRANDE-BRETAGNE ET L'AMÉRIQUE


Il existe, outre-Atlantique, une grande nation issue de la race britannique. Elle devrait porter une partie [98] du fardeau de l'Empire mais elle a malheureusement été éloignée de nous par les erreurs commises il y a plus de cent vingt-cinq ans. Mais pourquoi ne ferait-elle pas partie d'une Fédération mondiale des peuples de langue anglaise, même si elle refuse d'entrer dans le cercle de l'Empire, comme elle l'aurait fait sans les fautes commises par l'Angleterre vers la fin du XVIIe siècle ? Il y a là un peuple dont les Anglais devraient se rapprocher de plus en plus afin de renforcer, puisqu'ils ne sont plus liés par une même couronne, les liens du sang et ceux d'un passé commun. Ainsi, si l'Empire mondial devenait une réalité, les États américains pourraient en fait en faire partie même si, techniquement, ils restaient en dehors de lui. Ils se sentiraient alors non plus étrangers mais frères, pour partager le lourd fardeau du gouvernement.
Je crois, je suis persuadée, que la possibilité d'un Empire mondial s'offre actuellement à la nation britannique. Je crois que dans le cycle de l'évolution de la croissance des peuples, le temps est venu où, dans la vaste histoire mondiale, cette possibilité de servir le monde lui est offerte… Et je le crois parce que je suis Théosophe et que j'ai étudié l'Histoire à la lumière de l'Occultisme. Quelle destinée immense pour la Grande-Bretagne, et quelle possibilité splendide pour le monde, si cette nation pouvait s'élever à la hauteur d'un tel destin, si elle pouvait faire preuve de suffisamment d'héroïsme pour soutenir, guider et élever les autres. Cela ne signifierait rien moins que la paix mondiale, qui permettrait à une puissante civilisation de s'élever à un niveau jamais atteint dans le passé. Cela signifierait, pour le monde, une Fédération si forte de nations pacifiques que ces dernières seraient en mesure d'imposer la paix universelle puisque personne ne serait assez fort pour [99] briser cette paix. Et le monde a besoin de cette paix universelle pour que puissent être traités les problèmes qui constituent une menace pour la civilisation actuelle et pour que les nations puissent consacrer leur temps à leurs affaires intérieures au lieu d'avoir constamment les yeux tournés anxieusement vers l'extérieur.


L'ANGLETERRE EN TANT QUE PROTECTRICE


Nous avons besoin d'un Empire de paix et de justice au sein duquel une nouvelle civilisation puisse se développer graduellement, une civilisation qui serait celle de la paix et non celle de la guerre, celle de la collaboration et non celle des rivalités, celle de l'instruction et non des examens, celle du confort et non celle du paupérisme.
La paix religieuse précèdera la paix internationale. L'apaisement des rivalités de religions précèdera l'apaisement des rivalités de nations. La Théosophie, la Théosophie seule, peut rendre ce service essentiel à l'Empire futur. Car elle seule n'entretient de querelle avec aucune religion, elle seule affirme la vérité et la valeur de chacune d'elles, elle seule ne cherche pas à convertir ni à faire de prosélytisme. L'Empire sera composé de peuples de confessions diverses. Ces confessions devront être respectées et protégées, et non attaquées. L'esprit missionnaire, qui excite les animosités religieuses et dresse les uns contre les autres, sera toujours une menace pour l'Empire. Il faut le remplacer par l'esprit théosophique si l'on veut que l'Empire soit cimenté et que la religion cesse d'être un élément disjonctif. Pour un Empire tel que l'Empire britannique, la Théosophie est une nécessité plus encore qu'elle ne l'est pour les nations prises [100] séparément. Elle seule peut empêcher l'Empire de devenir une menace pour les religions autres que le Christianisme. C'est ainsi que l'expansion de la Théosophie dans le Monde annonce la formation d'un Empire mondial dont le mot d'ordre sera Fraternité, Justice et Service. Cet Empire sera le berceau d'une race plus spiritualisée, d'une race inspirée par la Sagesse et par l'Amour.
Les gouvernements existent pour les peuples et non pour eux-mêmes. S'ils existent, ce n'est pas pour que quelques hommes puissent occuper des postes élevés et richement payés mais pour que les masses populaires, plus ignorantes qu'eux, puissent être guidées vers un bonheur meilleur que celui qu'elles pourraient atteindre sans guide. Si les gouvernements existent, c'est pour que les nations puissent vivre dans la paix et la prospérité et c'est dans le bonheur du peuple que réside la preuve de la valeur de son gouvernement. Ce dont il est besoin pour cela, c'est de ne pas considérer uniquement les méthodes externes de gouvernement mais c'est d'agir en sorte que chacun d'entre nous prenne pour règle de sa vie individuelle le devoir et non le plaisir ; c'est l'accomplissement du devoir et non la poursuite du plaisir qui doit être notre règle de conduite.
Je vous demande instamment, à vous qui faites partie de ce peuple constructeur d'Empire, à vous qui pouvez exercer une influence sur l'avenir et qui participez à la conduite de l'État, je vous demande s'il ne conviendrait pas, au cours des années à venir, d'insister constamment, aussi bien dans vos discours que dans vos conversations privées, sur le devoir public et de démontrer que le patriotisme n'est pas tant la fierté et l'amour de la grandeur de l'Empire que la fierté et l'amour de l'utilité de cet Empire [101] pour servir et aider le monde. Ne laissez pas les peuples d'Orient penser, comme ils le font trop souvent, que l'Angleterre ne s'intéresse qu'au commerce et qu'elle utilise sa force militaire dans le seul but de s'ouvrir les nouveaux marchés qu'elle convoite pour s'enrichir. Faites-leur savoir que l'Angleterre est trop grande dame pour voler ce que l'on ne veut pas donner. Faites en sorte qu'ils entendent sa voix s'élever en faveur de la justice pour les faibles et faites qu'ils voient ses mains tendues pour secourir. Il est dans le monde des nations qui accepteraient avec joie le protectorat anglais si elles savaient y trouver une protection contre la tyrannie, contre l'oppression et contre l'injustice. Mais pour qu'il en soit ainsi, il faut que ces nations voient que dans l'Empire que vous possédez déjà règnent la justice et la compassion et que vous ne profitez pas de votre pouvoir pour fouler aux pieds les faibles et les êtres sans défense (85).
Au lieu d'essayer d'être les mieux armés, essayez d'être ceux qui servent le mieux. Au lieu d'essayer de tyranniser autrui, ouvrez les barrières de la Liberté et dites à toutes les nations qui forment votre grand Empire : "Venez à nous ; non pour former un Empire, mais pour former un grand Commonwealth des nations libres ; non pas un Commonwealth réservé aux blancs, mais un Commonwealth dans lequel les hommes de toutes races, de toutes couleurs, de toute ascendance, de toute croyance, de toute tradition ou coutumes entreront volontairement, en tant que membres libres." Ah ! si la Grande-Bretagne peut réaliser cela, elle aura alors joué son rôle dans le Grand Plan. Sa place est là ; son opportunité est là.
Telle est votre place dans le Plan. À vous de la prendre ou de la laisser. C'est votre droit d'en décider. Mais si vous pouvez le faire, si vous voulez le faire, [102] si vous voulez encourager la Liberté et ne pas essayer de l'entraver, si vous voulez l'accueillir partout où votre pouvoir s'étend, si vous voulez aider, réconforter, inspirer, diriger, tout en laissant aux nations leur liberté, en les considérant comme des soeurs et non comme des sujets, – si vous faites tout cela, alors vous constituerez plus qu'une grande Fédération, plus qu'un puissant Commonwealth : vous serez un édifice modèle que le monde copiera ; vous construirez un temple qui deviendra le modèle du Temple de l'Humanité ; vous laisserez la Liberté se répandre sur tous vos Dominions et donnerez ainsi un exemple que les autres nations suivront. Car vous n'obtiendrez jamais le véritable internationalisme que lorsque les nations auront reconnu leur fraternité et se seront unies volontairement les unes aux autres par les liens de l'Amour, de l'Amitié et de la Liberté (86).


LA VÉRITABLE DÉMOCRATIE


C'est parce que je crois que cette nation (l'Angleterre) a des possibilités nées de son passé que je ne puis qu'espérer qu'elle prendra la tête dans l'Ère nouvelle ; car ceux qui ont vécu sous une tyrannie, ceux qui ont eu faim et qui ont été maltraités, ceux qui ont été abandonnés à une misère abjecte, ceux-là ne seront pas à même de construire. Les constructeurs seront les nations braves, patientes, libres, qui ont acquis un certain contrôle sur elles-mêmes, comme c'est le cas actuellement pour la Grande-Bretagne. Notre orientation future, qu'elle soit d'aller vers un monde nouveau ou de descendre vers la destruction, dépendra en grande partie de ce qui se passera au cours des prochaines années. Je ne doute pas du succès [103] final de la démocratie. Mais que cette démocratie s'instaure dans la paix et la construction ou dans la guerre et la destruction, c'est là ce que le peuple de Grande-Bretagne est, plus qu'aucun autre peuple, à même de décider. Les destinées de l'espèce humaine reposent davantage dans vos mains que dans celles d'aucune autre nation (je parle ici de l'Occident dont je traite aujourd'hui les problèmes, et non de l'Orient). Il n'est pas douteux que s'il doit être question de vengeance, la famine, selon la brutale justice de la Nature, est une arme légitime. Elle a été utilisée contre ceux qui produisent la richesse. Mais ce serait une justice brutale, une vengeance et non une action sociale, que d'utiliser cette arme dans les grandes batailles de notre temps.
Je crois que vous, peuple anglais, êtes à l'heure actuelle mieux en mesure qu'aucune autre nation d'édifier cette forme de société. Vous avez acquis beaucoup de discipline au cours de nombreuses luttes, vous avez l'expérience de la victoire et de la défaite, vous avez connu tant de guerres, tant de terribles conflits, tant de luttes amères qui vous ont donné le courage, l'endurance, la patience et la science de diriger… C'est pourquoi je verrais volontiers débuter dans votre petite ile un ordre de choses plus élevé, car je crois que vous avez acquis assez de volonté et de patience pour ne pas vous précipiter dans une révolution, et que vous êtes capables de mettre rapidement, loyalement et complètement en usage des réformes qui rendront pour la première fois la nation heureuse en tant que nation, d'un bonheur qui ne sera pas celui de certaines classes (qui ne sont d'ailleurs heureuses que par à-coups). Et c'est pourquoi je vous demande de vous mettre au travail selon ces directives, de toute votre intelligence et de tout votre coeur (31). [104]
… Puisque vous avez su vous organiser pour la guerre, ne, saurez-vous pas vous organiser pour la paix de telle sorte que votre peuple soit heureux ? Puisque vous vous êtes organisés en temps de guerre pour combattre contre des armées, ne pourrez-vous vous organiser pour combattre contre la pauvreté, l'ignorance et la misère et pour utiliser le pouvoir de l'État aux fins de rendre la nation heureuse, prospère et satisfaite ? Les mêmes capacités qui vous ont permis de vous organiser pour la guerre doivent vous permettre de vous organiser pour la paix. Les mêmes sacrifices qui ont été consentis pour la guerre peuvent l'être pour la paix.