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LES ENSEIGNEMENTS DES MAITRES DE LA HIERARCHIE

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LE KAMA-LOKA — LES COQUES

LE KAMA-LOKA — LES COQUES


La coque est le corps du désir privé de la Triade qui, elle, continue sa marche progressive ; c'est le troisième des vêtements transitoires dont l'âme se dépouille et qu'elle abandonne dans le Kâma-Loka, où il doit se désintégrer.
Lorsque la vie terrestre qui vient de s'écouler a été noblement employée, ou même lorsqu'elle a été d'une pureté et d'une utilité moyennes, la coque ne possède plus qu'une petite quantité de force vitale et, après avoir été abandonnée par la Triade, elle se dissout rapidement. Mais pendant la période de décomposition, ses molécules conservent les impressions reçues durant la vie terrestre, et gardent la tendance à vibrer en réponse à des impressions qui leur sont familières. Tout étudiant de la physiologie sait que l'expression "action automatique" veut [68] dire : tendance des cellules à répéter les vibrations causées par une action volontaire ; c'est ainsi que se forment ce que nous appelons les habitudes, et c'est pour cela que nous répétons machinalement des mouvements que, d'abord, nous avons exécutés avec intention. Le corps est si fortement automatique qu'il est difficile, comme chacun le sait par expérience, de se défaire d'une phrase ou d'un geste, lorsqu'ils sont devenus "habituels".
Pendant la vie terrestre, le cops du désir est l'organe qui reçoit les impressions du dehors et qui, en même temps, y répond ; il reçoit aussi, sans cesse, les impulsions du Manas inférieur et leur répond. C'est ainsi que s'établissent les habitudes, les tendances à répéter automatiquement des vibrations familières, vibrations d'amour ou de désir, vibrations reflétant des expériences passées de toutes espèces. De même que la main est apte à répéter un geste familier, le corps du désir répète tout sentiment ou pensée habituelle ; et, quand la Triade l'a abandonné, cet automatisme persiste et la coque peut manifester des sentiments et des pensées sans l'intervention de l'intelligence et de la volonté. Nombre de réponses reçues pendant les séances viennent de telles coques attirées dans le voisinage [69] de leurs parents et amis par des attractions magnétiques qui leur ont été longtemps familières et chères ; elles répondent d'une façon automatique aux vagues d'émotion et de souvenir qui ont si souvent guidé leurs impulsions pendant la vie terrestre récemment terminée. Les seules communications dont ces coques soient capables sont des phrases d'affection, des platitudes morales,
ou des souvenirs d'évènements passés ; mais elles peuvent se produire largement, quand les conditions sont favorables, sous le stimulant magnétique des parents et amis vivants.
Quand le Manas inférieur a été fortement attiré par le côté matériel de la vie, et lorsque ses études intellectuelles ont été guidées par un motif égoïste, le corps du désir, ayant acquis un automatisme intellectuel élevé, pourra donner des réponses d'une grande valeur. Malgré cela, la marque d'originalité leur manquera, et l'intellect évoqué ne produira rien d'individuel ; on ne saisira aucun signe d'une pensée nouvelle et indépendante, ce qui serait surement le cas s'il s'agissait d'une intelligence bien douée, en action dans un nouveau milieu. La grande majorité des communications du "Monde des esprits" est remarquable par la stérilité des pensées ; les reflets [70] des scènes, des conditions et des arrangements terrestres s'y trouvent en abondance, mais c'est en vain que nous y cherchons une pensée forte et originale, digne d'intelligences délivrées de la prison de la chair. Les communications d'ordre élevé accordées occasionnellement émanent, pour la plupart, d'Intelligences non humaines, attirées par l'atmosphère pure du médium ou des assistants.
Il y a un danger incessant dans ces relations avec les coques ; car, comme ce ne sont que des coques et rien d'autre, elles répondent aux impulsions qui leur sont données du dehors, et deviennent automatiquement malicieuses et méchantes lorsque ces vibrations sont malfaisantes. C'est ainsi qu'un médium ou des assistants pourvus d'une faible moralité donneront aux coques qui se pressent autour d'eux des impulsions d'un caractère peu élevé, et qu'à leur tour tous les désirs charnels, toutes les pensées insignifiantes ou sottes provoqueront dans ces coques des vibrations synchrones qui donneront des réponses automatiques.
Les coques tombent aussi facilement sous la domination des Élémentals, forces semi-conscientes en action dans les différents royaumes de la Nature, qui emploient les coques comme [71] véhicules pour faciliter leurs tours malicieux. Le corps éthérique d'un médium et le corps du désir abandonné par son hôte immortel, sont les formes matérielles avec lesquelles les Élémentals peuvent produire un résultat fort curieux et saisissant : on peut en appeler en toute confiance à ceux qui fréquentent les séances spirites, et leur demander si les plaisanteries enfantines avec lesquelles ils sont familiers, – tirer les cheveux, pincer, frapper, jeter des objets çà et là, mettre des meubles les uns sur les autres, jouer des accordéons, etc., – ne s'expliquent pas plus raisonnablement comme caprices de forces inférieures, que comme actions "d'esprits" qui, lorsqu'ils étaient encore dans ce monde, auraient été incapables de pareilles sottises !
Mais laissons les coques se dissoudre graduellement dans leur élément et retourner dans le creuset de la Nature. Les auteurs de Perfect Way ont parfaitement expliqué le véritable caractère de la coque :
"Le véritable "revenant" est formé de la partie extérieure et terrestre de l'âme, c'est-à-dire de la partie alourdie par les soucis, les affections, les souvenirs purement mondains ; elle est abandonnée par l'âme et mène alors une existence plus ou moins définie et personnelle dans [72] la sphère astrale, où elle est capable, avec l'aide d'un médium, d'entrer en communication avec les vivants. Elle n'est, malgré cela, qu'un vêtement dont l'âme s'est dépouillée, et elle est incapable d'exister longtemps comme revenant. L'âme vraie et réelle d'une personne, l'anima divina, se détache, à la mort, de toutes ces affections charnelles qui eussent voulu la retenir près de ses terrestres hantises."26
Si nous désirons retrouver ceux que nous aimons, ce n'est point parmi les ombres du Kâma-Loka que nous devons les chercher. "Pourquoi cherchez-vous les vivants parmi les morts ?"

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