CONCLUSION


Telle est l'esquisse que l'on peut faire de la grande loi du Karma et de ses effets ; la connaissance de cette loi permet à l'homme d'accélérer son évolution ; sachant l'utiliser, il peut se libérer de toute servitude, et devenir l'un des aides des Sauveurs du Monde, bien avant que la race dont il fait partie ait parcouru sa route. La conviction profonde et réfléchie de la vérité de cette loi donne à la vie une sérénité immuable et une intrépidité parfaite ; rien ne peut nous toucher que nous n'ayons mis en mouvement nous-mêmes ; aucun mal ne peut nous être fait que nous n'ayons mérité. Et comme tout ce que nous avons semé [114] doit arriver à maturité à la saison convenable, et être moissonné, il est oiseux de se plaindre de la récolte, si elle est pénible ; elle peut se faire aujourd'hui, ou plus tard ; mais elle est inévitable, et une fois recueillie, elle ne peut recommencer à nous donner du souci.
C'est donc avec un coeur joyeux qu'il convient d'envisager le Karma douloureux ; il faut l'accepter et le parachever gaiment ; il vaut mieux l'avoir derrière soi que devant soi ; chaque dette acquittée est une dette de moins à payer. Plût au ciel que le monde connût et pût sentir la force qui vient de cette confiance en la Loi. Malheureusement, cette loi est pure chimère pour la plupart des occidentaux, et parmi les théosophes même, la croyance au Karma est plutôt un assentiment intellectuel qu'une conviction vivante, féconde, qu'une loi à la lumière de laquelle la vie est vécue. La force d'une croyance, dit le professeur Bain, se mesure à l'influence qu'elle possède sur la conduite ; la croyance en Karma devrait rendre notre vie pure, forte, sereine et riante. Seules nos propres actions peuvent nous entraver et notre volonté nous brider. Que les hommes reconnaissent seulement cette vérité et l'heure de leur libération aura sonné. [115]
La Nature ne peut pas asservir l'Âme qui a conquis le Pouvoir par la Sagesse et qui n'utilise l'un et l'autre que dans l'Amour.


FIN DU LIVRE