LIVRE
[1]
AVANT-PROPOS
En offrant aux théosophes le texte des quatre conférences qui constituent le présent ouvrage, je désire y ajouter un mot d'avertissement. Ce travail n'a pas la prétention de s'imposer comme article de foi, pas plus d'ailleurs qu'aucun des autres travaux déjà sortis de ma plume. Il peut sembler inutile de répéter une déclaration que j'ai si souvent faite, mais la tendance à considérer les études d'un chercheur comme un enseignement d'autorité reparaissant constamment, je me crois dans l'obligation de renouveler cet avertissement. J'ai touché dans ces conférences à un sujet extrêmement difficile et compliqué ; je n'ai eu l'occasion de consulter personne sur la justesse des observations qui [2] m'ont permis de remplir les vides dans les séries de faits données par H. P. Blavatsky. Ce sont donc les observations non contrôlées d'un seul observateur, faites avec le peu de pouvoirs que je puis posséder, et faites au milieu de l'agitation d'une vie occupée et encombrée, que je présente. Les choses que j'ai observées ont été pour moi de grands traits de lumière et ont paru intéressantes et utiles aux nombreux auditeurs en présence desquels les conférences ont été faites. Elles ont éclairci bien des problèmes, et rendu intelligibles bien des affirmations détachées et déroutantes. Mais même cela peut s'allier à beaucoup d'erreurs de détail, tout en semblant indiquer que les nouvelles observations sont justes dans leur ensemble.
Quant aux dates anciennes, je ne me trouve aucune compétence pour les fixer. Il est facile d'observer la coexistence de l'homme et de certains types d'animaux sur le globe, mais ce n'est pas ce qui fixe une date. J'ai donc suivi en cela la Doctrine Secrète, parce que tout ce que j'ai pu acquérir de connaissances nouvelles m'a prouvé davantage la merveilleuse sureté de ce livre considéré dans son ensemble. Et il est certain que [3] H. P. Blavatsky avait une possession et une compréhension de la Science occulte qu'aucun d'entre nous ne peut prétendre à égaler.
Je pourrais peut-être ajouter que l'absolue précision n'est pas d'une grande importance pour les questions développées dans ces conférences. Le sujet de notre passé offre un profond intérêt, mais des erreurs de détail peuvent se concilier avec une utile exposition des principes et des vérités majeures. J'ai fait tous mes efforts pour éclaircir les faits et éviter les erreurs ; mais l'exactitude absolue sur ces points serait plutôt une question de pouvoirs que d'efforts et de soins.
Je laisse donc publier ce travail, quoique parfaitement consciente de ce qui lui manque, dans l'espoir d'être utile à mes compagnons d'étude, au moins d'une façon provisoire et jusqu'à ce que nous en sachions tous davantage.