L'ÈRE D'ANNIE BESANT
Pourquoi certains d'entre nous attachent-ils une telle importance à l'illumination pratique que le docteur Besant a donnée aux immenses problèmes de cette ère de cataclysmes ? Parce qu'un très grand nombre de ses déclarations les plus analogues à celles d'un homme d'État, applicables à l'époque de son incarnation physique, sont merveilleusement appropriées aux conditions du monde actuel. Le docteur Besant, a énoncé des principes d'une valeur éternelle, dont l'observance pratique est essentielle à la paix et au bonheur du monde.
Mais, ce qui est plus important encore, elle a considéré chaque problème comme pouvant être résolu par l'application de principes spirituels. Elle a appliqué ces principes à presque tous les problèmes qui se posent, soit à l'individu, soit au monde de telle sorte que nous voyons avec une clarté parfaite la manière de sortir – la seule manière de sortir – de l'obscurité dévastatrice pour entrer dans la paix de la lumière.
Le docteur Besant a exercé sa profonde connaissance spirituelle dans des problèmes en apparence purement matériels, et ceci en grande partie à cause de son amour passionné de la Vérité et de ses semblables, amour dont elle a merveilleusement gratifié le monde par ses vues, splendides, par son courage [10] indomptable, par sa noble simplicité, faisant preuve en outre, tout grand soldat qu'elle fût, d'une humilité exemplaire.
Le grand appel aujourd'hui, de même que lorsqu'elle vivait en incarnation, est : la majorité ne doit pas avoir moins que la minorité.
Elle nous rappelle à tous l'existence de la Fraternité universelle de la vie et elle nous appelle individuellement à la vivre afin d'en faire partout une réalité vivante.
Je le répète, le rythme spirituel du docteur Besant tandis qu'elle cherche à introduire de nouveaux standards dans la vie des hommes, est un rythme de clairvoyance admirable, de courage indomptable et de noble simplicité.
Elle ne demande pas au monde de dresser des plans, d'inventer des formules, de signer des traités : nombreux sont ceux qui s'occupent de cela et elle-même a établi un projet de loi pour incorporer au Commonwealth une Inde libre et de gouvernement autonome (projet qui a été lu en première lecture à la Chambre des Communes). Ce qu'elle fait, c'est appeler le monde et tous les êtres vivants qui le peuplent, à vivre ensemble en heureuse Fraternité.
Elle appelle chaque individu à rechercher les profonds problèmes personnels dont l'existence continue met en danger la paix et le bonheur de tous, et à leur faire face.
Elle appelle chaque individu à rechercher, à affronter et à surmonter les caractéristiques qui lui sont personnelles et qui affaiblissent l'esprit de Fraternité entre lui et les autres, quelles que soient leur race, leur croyance, leur nationalité, leur caste, leur classe et leur couleur.
Elle appelle ses frères de la Société théosophique [11] à se préparer à être dignes de figurer dans l'avant-garde de l'Humanité qui pénètrera dans un monde nouveau et meilleur.
Elle les appelle à se purifier pour incarner ce grand privilège et pour aider à débarrasser la vie nationale et religieuse qui est la leur de cette méconnaissance de la Fraternité qui frustre la haute destinée à laquelle ont été vouées à leur naissance toutes les nations et toutes les croyances.
Elle les appelle à rétablir leur foi en l'esprit de la vie de ses fondateurs et à rendre à leur nation le noble esprit dans lequel elle a été conçue et dans lequel elle a été fortifiée par ses hommes et, ses femmes les plus nobles.
Elle appelle les Théosophes à montrer le chemin, car ils ont été gratifiés de la Lumière.
La plupart des Théosophes feront en sorte de se préparer, avec l'aide de la Théosophie et en leur qualité de membres de la Société théosophique, à faire don de leur santé et de leur force renouvelées pour les grands changements qui doivent intervenir si le monde doit se rapprocher à un degré quelconque de la Fraternité mondiale. Ils feront en sorte de se modifier eux-mêmes et de modifier leurs activités pour s'adapter aux besoins d'un monde en mouvement.
Mais il se trouvera quelques Théosophes doués du pouvoir d'exercer leur Théosophie en leur qualité de membres de la Société théosophique sur un terrain plus vaste que celui qui est le leur propre. Ces Théosophes seront peut-être en mesure de dresser des projets, des plans et des formules pour la fixation du monde, ou d'y participer ou, du moins, ils seront en mesure d'appliquer les principes d'une limpidité de cristal de la Théosophie et de la Société théosophique aux projets, aux plans et aux formules esquissés par [12] d'autres, tel le plan Beveridge, et des plans de Bombay et du Peuple, en ce qui concerne l'Inde. Il semble clair que tous ces plans ont besoin de l'attouchement magique de la Théosophie pour être plus exactement orientés vers la réalité, faute de quoi nous referons exactement les mêmes erreurs que celles qui ont été commises à la fin de la guerre mondiale de 1914-1918.
Dans ce petit livre du docteur Besant se trouve distillée l'essence même de la grande sagesse et de la puissance et cette essence est applicable à la situation actuelle dans laquelle se trouve le monde et qui n'est pas très différente, bien qu'intensifiée encore, de celle dans laquelle il s'est trouvé en 1918 et après. Et puisque cette seconde guerre mondiale se trouve bien dans ce que l'on peut appeler justement l'ère du docteur Besant, les dires de son messager sont d'une importance vitale pour un monde qui se dirige à tâtons parmi les décombres des intérêts égoïstes de toute sorte, vers une paix stable, vers le contentement et le bonheur de tous les êtres, et partout.
Mlle Elithe Nisewanger, l'une des meilleures collaboratrices de l'état-major de la Société théosophique dans l'Inde (Adyar-Madras) s'est vouée à la tâche ardue de rechercher dans les vastes écrits que le docteur Besant a légués à l'avenir, le matériel de ce recueil et M. J. L. Davidge a utilisé son expérience journalistique pour le rendre présentable au public. C'est ainsi que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont collaboré pour publier les principes essentiels qui sont à notre portée pour poser les fondements d'une paix digne des immenses sacrifices qui ont été consentis pour l'obtenir.
GEORGE ARUNDALE [13]
P.-S. – Si les principes du docteur Besant s'imposent à certains des lecteurs de ce livre, qu'ils les répandent aussi largement que possible.
"J'ai attaché récemment une grande importance au devoir urgent qui est nôtre, de donner à la Hiérarchie la coopération qu'elle demande, car c'est pour la première fois dans l'histoire de l'évolution qu'Ils peuvent atteindre Leur but sans détruire la civilisation entière, comme Ils l'ont fait pour l'Atlantide et, sur une échelle moindre, à Rome."
ANNIE BESANT